jQuery en 2025 : Nostalgie ou obstacle au développement moderne ?

15 September 2025 — Charlotte Lacroix

jQuery était révolutionnaire il y a 15 ans. Aujourd'hui, cette bibliothèque apporte plus de confusion que de valeur. Découvrez pourquoi il est temps de s'en défaire définitivement.

jQuery en 2025 : Nostalgie ou obstacle au développement moderne ?

Petit coup de gueule constructif : je n’ai jamais accroché à jQuery. Certes, il a été une révolution à son époque, facilitant la manipulation du DOM et rendant le JavaScript plus accessible… mais aujourd’hui, je trouve qu’il apporte plus de confusion qu’autre chose.

Cette opinion tranche peut-être avec certains développeurs nostalgiques, mais après des années à nettoyer du code legacy et à former des équipes, je reste convaincu que jQuery n’a plus sa place dans nos projets modernes.

Le piège de la facilité apparente

Trop de magie noire

Le principal problème de jQuery, c’est qu’on ne sait plus ce qui se passe sous le capot. Cette abstraction, qui semblait être un avantage, s’est transformée en piège pour les développeurs. Quand votre code plante, comment déboguer efficacement si vous ne comprenez pas les mécanismes sous-jacents ?

J’ai vu trop de développeurs capables d’enchaîner des méthodes jQuery complexes, mais incapables d’expliquer comment fonctionne réellement la sélection d’éléments DOM ou la gestion d’événements. Cette dépendance crée une génération de développeurs déconnectés des fondamentaux.

Des méthodes obsolètes et incompatibles

jQuery traîne un héritage technique lourd. Beaucoup de ses méthodes sont devenues obsolètes ou incompatibles avec les standards modernes du web. L’API a été conçue pour résoudre les problèmes d’il y a 15 ans : les inconsistances d’Internet Explorer, l’absence d’APIs DOM modernes, les limitations du CSS.

Aujourd’hui, ces problèmes n’existent plus. Les navigateurs modernes offrent des APIs natives puissantes et standardisées. S’obstiner à utiliser jQuery, c’est comme utiliser une béquille alors qu’on peut parfaitement marcher.

Une couche de complexité inutile

Pourquoi ajouter une couche supplémentaire à maintenir alors que le JavaScript vanilla fait tout aussi bien, voire mieux ? Chaque dépendance externe représente un risque : failles de sécurité, incompatibilités futures, maintenance supplémentaire, courbe d’apprentissage pour les nouveaux développeurs.

Dans un écosystème où la performance et la légèreté sont cruciales, jQuery représente un poids mort de plusieurs dizaines de kilooctets pour des fonctionnalités désormais natives.

L’impact sur les performances

Un boulet pour les Core Web Vitals

Les performances de jQuery ne sont plus au rendez-vous sur les projets actuels. Dans un contexte où Google pénalise les sites lents et où les utilisateurs abandonnent une page qui met plus de 3 secondes à charger, chaque kilooctet compte.

jQuery ralentit le temps de chargement initial, augmente l’utilisation mémoire et introduit des latences dans les interactions utilisateur. Les animations jQuery sont particulièrement problématiques : elles ne profitent pas de l’accélération matérielle des navigateurs modernes et peuvent créer des saccades visibles.

Une maintenance cauchemardesque

J’ai perdu le compte des projets où jQuery créait plus de problèmes qu’il n’en résolvait. Conflits entre versions, plugins abandonnés, code spaghetti impossible à déboguer… La promesse de simplicité se transforme rapidement en enfer de maintenance.

Le pire ? Former de nouveaux développeurs sur ces bases legacy. Ils apprennent des mauvaises pratiques et peinent ensuite à s’adapter aux standards modernes.

Vanilla JS : plus propre, plus universel

La puissance des APIs modernes

Le JavaScript vanilla moderne est plus propre, plus universel et plus intuitif. Les APIs comme querySelector, fetch, addEventListener ou les nouvelles fonctionnalités ES6+ offrent une expressivité et une performance que jQuery ne peut pas égaler.

Plus besoin de se demander “comment jQuery interprète-t-il cette action ?” ou “pourquoi cette méthode ne fonctionne-t-elle pas comme attendu ?”. Le code vanilla est transparent, prévisible et standard.

Une courbe d’apprentissage saine

Contrairement à l’idée reçue, vanilla JS n’est pas plus difficile à apprendre. C’est même l’inverse : apprendre directement les standards du web crée de meilleurs développeurs. Ils comprennent les mécanismes fondamentaux et peuvent s’adapter à n’importe quel framework ou bibliothèque.

Un développeur formé sur jQuery reste dépendant de jQuery. Un développeur formé sur vanilla JS peut s’adapter à React, Vue, Angular ou n’importe quelle technologie future.

L’écosystème moderne

Les frameworks et outils modernes (React, Vue, Angular, mais aussi Vite, Webpack, etc.) sont conçus pour fonctionner avec du JavaScript standard. Introduire jQuery dans ces écosystèmes, c’est créer des frictions techniques inutiles.

Le coût caché de jQuery

Impact sur le recrutement

Maintenir du code jQuery en 2025, c’est limiter son bassin de recrutement. Les développeurs compétents préfèrent travailler sur des technologies modernes. Ceux qui acceptent de maintenir du legacy demandent souvent des salaires plus élevés pour compenser ce désagrément.

Dette technique explosive

Chaque ligne de code jQuery écrite aujourd’hui représente de la dette technique future. Cette dette devra être remboursée tôt ou tard, et le coût augmente avec le temps. Plus vous attendez pour migrer, plus la facture sera salée.

Incompatibilité avec les pratiques modernes

jQuery est incompatible avec les pratiques modernes : développement par composants, tree-shaking, optimisations de build, TypeScript natif, tests automatisés performants… Utiliser jQuery, c’est se couper de tout un écosystème d’outils qui améliorent la productivité et la qualité du code.

Ma recommandation sans nuance

Si vous avez encore du jQuery dans vos projets, planifiez sa suppression maintenant. Chaque jour de retard vous coûte en performance, en maintenance et en attractivité technique.

Pour les nouveaux projets, jQuery ne devrait même pas être une option. Les APIs natives modernes sont plus puissantes, plus performantes et plus pérennes.

Exceptions très limitées

Je ne vois qu’une seule exception valable : la maintenance ponctuelle d’un très vieux projet où une réécriture complète n’est pas justifiée économiquement. Mais même dans ce cas, il faut planifier une migration progressive.

Conclusion : tournez la page

jQuery a eu son heure de gloire, et il faut lui reconnaître son rôle historique dans la démocratisation du JavaScript. Mais nous sommes en 2025. S’accrocher à cette technologie, c’est pénaliser vos utilisateurs, votre équipe et votre entreprise.

Le web moderne mérite des outils modernes. Vanilla JS n’est pas nostalgique, c’est l’avenir. jQuery, lui, appartient définitivement au passé.

Et vous, avez-vous déjà franchi le pas ? Ou traînez-vous encore ce boulet technique dans vos projets ?


Tags: #jquery #javascript #performance #développement-web #migration

Articles récents